La modulation des apports d’engrais tient compte de l’hétérogénéité de la culture au sein d’une même parcelle. Mais une fois l’héterogénéité caractérisée, l’agriculteur peut adopter deux stratégies différentes : l’optimisation ou la compensation. Si ces deux stratégies ont des objectifs divergents, elles peuvent coexister au sein d’une même campagne selon le contexte de l’année.
Avant de parler modulation intra-parcellaire, il est important de réaliser un plan de fumure prévisionnel (PPF) sur chacune des parcelles.
Le PPF indique une dose moyenne à apporter sur la parcelle. La quantité d'azote à apporter sur la parcelle est calculée en fonction des objectifs de rendements et de vos pratiques (apports de matière organique, etc...). C’est cette dose calculée qui fait foi en cas de contrôle.
C’est sur la base de cette dose moyenne indiquée dans votre PPF que nous vous proposons de créer vos cartes de modulation sur Spotifarm, une application qui fait appel à la télédétection.
Cette première stratégie de modulation a pour objectif de retrouver de l’homogénéité entre les différentes zones de la parcelle.
Elle consiste à renforcer les zones avec la biomasse la plus faible par un apport d’azote plus important que dans les zones où la biomasse est importante.
La stratégie de compensation est majoritairement choisie
par les utilisateurs de Spotifarm
pour le premier apport d’azote en blé.
En blé, l’hétérogénéité intraparcellaire en sortie d’hiver tient compte uniquement biomasse de la culture. Il est donc pertinent d’augmenter la dose dans les zones les plus faibles.
Sur colza, le volume de biomasse en entrée et sortie d’hiver est également déterminant dans la stratégie de fertilisation (voir notre article sur les pesées de colza).
A noter que l’indice de végétation de Spotifarm ne tient pas compte uniquement de la biomasse (NDVI). C’est une combinaison de différents facteurs qui tient compte notamment de la teneur en azote de la plante. Un blé pouvant avoir une forte biomasse et absorber peu d’azote, et inversement.
Les deux stratégies de modulation sur Spotifarm
Au contraire de la stratégie précédente, l’optimisation a pour but de renforcer les zones dont la biomasse est importante et donc de creuser les écarts.
Elle revient à considérer que les zones faibles ont un potentiel de rendement limité par d’autres facteurs que l’azote (type de sol, maladies …).
Il n’y a pas d’intérêt à gaspiller de l’azote
qui sera mal valorisé par la culture.
En revanche, sur les zones à fort potentiel, il est important que les plantes bien développées puissent valoriser l’engrais au maximum pour optimiser rendement et qualité.
La stratégie d’optimisation est très souvent appliquée pour les modulations intraparcellaire au troisième apport (voire au quatrième selon le fractionnement).
Chaque campagne étant différente de la précédente, il est important de rester ouvert d’esprit et de mettre en place sa stratégie de modulation selon le contexte de l’année culturale.
Si les premiers apports ont permis de corriger l’hétérogénéité grâce à de la compensation, il ne sera pas forcément nécessaire de moduler l’azote au dernier apport.
Inversement, si l’écart continue de se creuser entre les zones faibles et les zones fortes de la parcelle, la modulation avec option optimisation s’imposera naturellement.
Pour vous aider, Spotifarm vous fournit les images satellite régulièrement pour suivre l’évolution de la parcelle tout au long de la campagne, et de mesurer l’efficience des épandages réalisés.
Les paramétrages de Spotifarm permettent d'adapter sa stratégie de modulation
D’autres facteurs comme le prix de l’azote rentrent évidemment en compte dans le raisonnement de sa fertilisation. Avec des cours des engrais minéraux très élevés, où chaque unité d’azote compte, on constate que la stratégie d’optimisation est souvent privilégiée pour favoriser les zones fortes.
Pour en savoir plus :
Alexandre de Spotifarm 🛰️