Le décryptage de trois idées répandues, de la plus classique à la plus surprenante, montre, d'une part, combien le premier apport azoté est stratégique, et d'autre part que l'analyse des parcelles grâce à l'imagerie satellite est une clef de la réussite.
l'azote en premier apport peut exposer à un risque accru de maladies et à la verse !
L'enjeu de cet apport d'engrais azotés est d'éviter deux écueils.
Le premier, et le plus connu, est le risque de carence en azote en fin d'hiver, préjudiciable avant la montaison au printemps.
Si l'imagerie satellite révèle un défaut de biomasse, 40 à 60 kg/ha d'azote peuvent compenser la faiblesse du blé. Cette source d'énergie assurera un bon tallage. C'est un classique de l'itinéraire cultural !
Carte d'hétérogénéité intraparcellaire obtenues grâce à des images satellite
Mais gare aux automatismes. Car, à l'inverse, une suralimentation azotée peut se traduire par un excès de végétation et entraîner une série de désagréments.
Quand l'hiver est doux et favorable au tallage, l'azote agit en soutien des talles secondaires et augmente bien les risques de verse et de maladies des feuilles et du pied.
L'imagerie satellite permet de constater un excès de biomasse et d'opter sereinement pour l'impasse en éléments minéraux.
Combler un manque d'azote peut être
contre-productif
C'est une suite logique de la première affirmation. En évitant la suralimentation azotée, on favorise le processus de sélection naturelle des talles, important pour maintenir l'état sanitaire de la parcelle et le rendement futur.
L'imagerie satellite permet d'évaluer l'efficacité de cette régulation. La coloration jaune de la biomasse, marquant le manque d'azote, devient un indicateur favorable, signe de cette sélection naturelle nécessaire.
Pas question de combler ce manque par un apport précipité en engrais azotés. Il doit néanmoins être temporaire, donc contrôlé, pour ensuite retrouver la coloration verte d'une biomasse à la densité optimale. Ces informations vous sont fournies tous les 3 à 5 jours pour chacune de vos parcelles via notre indice de végétation.
Trop d'azote en premier apport vous prive d'un taux de protéines plus élevé à la récolte
Agriculture de précision et valorisation de la récolte vont de pair. L'étude de la biomasse grâce aux images satellites permet un fractionnement optimal des apports d'azote.
En effet, rien ne sert d'épandre tôt, souvent à perte, des éléments nutritifs qui peuvent être valorisés plus tard. D'autant que le CAU (coefficient apparent d'utilisation de l'azote par la culture) est faible en hiver (40 %).
Il augmente à mesure que l'on approche de la fin montaison (80 %). Si l'azote n'est pas utile en premier apport, il peut être réservé pour les stades plus avancés, où il sera d’autant mieux valorisé.
L’impasse est ainsi possible dans les sols profonds (généralement riches en matière organique et oligo- éléments) et après des précédents favorables.
Mais aussi, comme évoqué plus haut, si l'hiver est propice au tallage. Mieux vaut dans ces cas-là réaliser un apport azoté plus important à la fin de la montaison, qui aura pour effet d'élever le taux de protéines.
Pour en savoir plus :
Alexandre de Spotifarm 🛰️