Petit tour de plaine dans le Puy de Dôme, dans la plaine de la Limagne, pour rencontrer Benjamin, un agriculteur à la rotation très diversifiée qui adapte ses cultures et ses pratiques à la forte hétérogénéité de ses parcelles. Il nous explique comment l'application Spotifarm l'aide dans ses décisions sur l'exploitation
L’exploitation SCEA LIMAGRI DEV est dirigée par Benjamin ROUGANNE, jeune agriculteur installé à Yssac-la-Tourette, au cœur du Puy de Dôme. Benjamin y cultive des céréales et produit des semences sur 210 ha. Possédant des terres très hétérogènes, il a dû diversifier son assolement pour s'adapter au contexte pédoclimatique local.
On a de tout : des terres typiques de la plaine de Limagne, des anciens marais, une ancienne vigne. Le potentiel des parcelles est très variable et difficile à juger.
L'exploitation SCEA LIMAGRI DEV produit du blé, du maïs grain, du maïs semence, du tournesol, de la semence de tournesol, et des semences potagères (choux, carottes et chicorées). Depuis quelques années, Benjamin s'est également lancé dans la culture du miscanthus, une culture pérenne encore rare en France mais dont la surface emblavée progresse chaque année (voir les chiffres de la filière miscanthus)
Les parcelles sont irriguées, mais la ferme est soumise à des quotas d'eau : l’utilisation et la gestion de l’eau est l'une des problématiques importantes de l’exploitation.
Benjamin ROUGANNE nous livre son témoignage sur l'utilisation de l'application Spotifarm.
En 2019, l'exploitation de Benjamin a subi de grosses pertes financières à cause de la sécheresse. Le manque d'eau a entraîné une perte de 50% du chiffre d'affaires sur l'exploitation. 25% de la surface cultivée n'a même pas été récolté !
Le printemps 2020 a lui aussi connu une sécheresse significative depuis la mi-mars.
L’hétérogénéité des terres et le potentiel des parcelles rend les interventions compliquées et amène Benjamin à faire des choix stratégiques. Ainsi, Spotifarm aide l’utilisateur à piloter ses choix techniques et agronomiques, et décider s'il doit continuer d'investir ou arrêter les frais.
Spotifarm m'aide à décider en fonction du potentiel de la culture. Et raisonner mes intrants avant chaque intervention. Si le potentiel de la culture est compromis je lève le pied.
Exemple cette année sur blé au moment de faire le second apport d'azote. Fallait-il le faire ? Si oui, à combien d'unités ? Du coup, Benjamin a apporté plus d'engrais sur certaines parcelles, et moins sur d'autres. Selon que le potentiel de rendement était préservé ou déjà trop entamé pour investir plus en intrants.
Ce qui est vrai pour la fertilisation, l'est également pour l'irrigation.
Les chicorées, je les voyais homogènes dans le champ. Mais sur Spotifarm c'était hétérogène, du coup, j’ai déclenché l’irrigation.
Benjamin durant son tour de plaine dans sa parcelle de chicorée
Benjamin consulte principalement les images sur une période donnée pour surveiller comment évoluent ses cultures dans chaque parcelle. Il consulte les images satellite de ses parcelles chaque semaine. Cela lui permet de se remémorer ce qu'il s'est passé sur la campagne. Un vrai atout selon lui :
Quelquefois, ce n'est pas évident de se rappeler de l'état d'une parcelle il y a plusieurs semaines. L’historique des images c’est super pour ça !!
Même constat pour suivre l'évolution des dégâts de lapin avec le calculateur de surface, et voir si ça empire semaine après semaine. Ou bien anticiper les récoltes en suivant la maturité des céréales sur l'application.
Spotifarm permet donc de se faire une idée de l’état réel de la parcelle et de rectifier les a priori que l'on peut avoir en visitant sa parcelle.
Exemple en carottes où la parcelle semblait hétérogène à Benjamin, avec des zones plus belles que d'autres, alors que Spotifarm indiquait une parcelle très homogène. A la floraison, il s'est avéré que les carottes étaient belles et homogènes.Parfois, sur un sol blanc, on voit la culture moins belle qu’elle ne l’est vraiment, on l’apprécie plus ou moins bien. L’œil trompe un peu l’appréciation de la parcelle.
De plus, sur certaines cultures, comme le maïs ou le miscanthus, c'est compliqué d'avoir un bon aperçu de la variabilité intraparcellaire.
Le miscanthus, c'est une culture qui mesure 4 mètres de haut. C'est difficile de voir si la culture est bien partout depuis le bord de la route. Comme le maïs d'ailleurs. C'est tout l'intérêt d'une image satellite.
En plus d'avoir une forte variabilité du potentiel de rendement de chaque parcelle, Benjamin a une exploitation au parcellaire très morcelé.
J’ai 100 parcelles sur 10 communes et 4 cantons. Avec 20 km entre les parcelles les plus éloignées. Je ne peux pas être partout »
Spotifarm permet à Benjamin d'anticiper et de préparer son tour de plaine.
L'objectif ? Réduire les déplacements inutiles et ne visiter que les zones des parcelles qui semblent poser problèmes. Un gain de temps considérable, surtout au printemps quand les périodes d'activités chargées s'enchaînent.
Benjamin fait également partie d’un CETA (Centre d'Etudes Techniques Agricoles) qui regroupe une quarantaine d’agriculteurs pour environ 10 000 ha. Cette année, le COVID a perturbé ses plans, mais Benjamin espère bien "moderniser" les futurs tours de plaine avec ses collègues producteurs.
On aime tous se faire plaisir en allant voir une belle zone dans la parcelle. Ou une zone qui va moins bien pour comprendre ce qu'il s'est passé. Là au moins, j'aurais les infos sur mon Smartphone.
Et puis surtout, se comparer avec les autres agriculteurs. Pour cela, Spotifarm permet d'afficher l'état de santé des cultures à l'échelle d'un territoire donné. Et ainsi voir les parcelles de ses voisins.
On croit toujours que l'herbe est plus verte ailleurs
Pour aller plus loin :
Rémi de Spotifarm 🛰️