Comment calculer la densité optimale pour semer du blé tendre d'hiver?
15 sept. 2020 19:15:00
Pour chaque région pédoclimatique, il existe un optimum de densité de semis, calculé pour compenser les pertes à la levée, un risque lié aux caractéristiques du secteur comme le type de sol ou les conditions hivernales. Cette densité devra être ajustée selon la date de semis, les conditions de l’année, le précédent, le type de semence...
À vos calculettes !
Semis d'automne
Comment calculer la densité la plus juste pour mon blé ?
Quantité de semences (kg/ha) = Densité de semis (grains/m²)/100 X PMG (g)
La densité conseillée au semis du blé oscille entre 200 et 400 grains par mètres carrés, l’équivalent, après prise en compte du poids de mille grains, de 120 à 200 kg de semences par hectare.
De tels écarts ne renseignent en rien sur la densité à appliquer chez soi ! Pourtant, l’achat de semences représente une charge non négligeable dans le coût de production des céréales à paille. Et surtout, la justesse du calcul conditionne en partie la réussite de sa culture.
S’il est facile de comprendre qu'une trop faible densité de population affecte le rendement, l’inverse n'est pas non plus sans risques. Une plus grande sensibilité à la verse, aux maladies, au gel, sont à craindre.
Comment alors viser juste ? Pour y parvenir, il faut connaître les variables qui doivent conduire à revoir la densité à la hausse, en partant d’un minimum requis.
Une forte incidence du type de sol sur le calcul de la densité du blé
En conditions idéales de semis, dans un sol limoneux sain ou argilo-calcaire profond, peu pierreux et bien préparé (sans mottes ni battance), la densité de semis sera limitée à 200 grains au mètre carré.
Un sol hydromorphe ou, à l'inverse, séchant car manquant de profondeur requiert d’augmenter la densité de semis de + 35 à + 45 %, pour compenser les pertes à la levée et un tallage moins efficace.
Les parcelles trop argileuses ou les calcaires peu profonds sont également moins économes en semences. La structure des argiles lourdes complique l'implantation et l'enracinement des plants. Ce phénomène est lié à une saturation en eau fréquente en cas d'excès de précipitations.
Adapter la densité de semis à la date et aux conditions de semis
Semer plus tard, semer plus dense !
La date de semis joue aussi. En cas d’implantation précoce, le blé dispose de plus de temps pour taller et atteindre l’objectif de peuplement (épis/m²). La densité de semis peut alors être abaissée.
Réciproquement, plus le semis est tardif, plus la dose doit être importante. La période de tallage est réduite, les talles seront moins développées donc moins résistantes et plus exposées aux risques de pertes de pieds pendant l’hiver. A partir du 20 octobre, pour chaque décade écoulée, le semoir sera chargé de 10 % à 20 % de semences supplémentaires.
La qualité de la semence, quant à elle, doit être contrôlée par un test pour les semences de ferme. Une faculté germinative faible est source de fortes pertes à la levée et doit donc être anticipée par un ajustement de la densité.
Notez que celle des semences certifiées est garantie à 85 % pour les variétés de blé tendre, et souvent supérieure à 90 %, voire 95 %.
Augmenter la densité de semis de 10 % par handicap
Tout handicap marqué, qu'il soit lié au sol ou à la météo, sera compensé par une hausse de densité de 10 %. Dans la liste des handicaps liés à la structure, qui nécessitent d’adapter la densité, on trouve les sols pierreux, motteux, compactés, mal travaillés à cause de la sécheresse, ou encore battants. Autant d’écueils qui affectent la levée.
La même logique doit être appliquée si le semis n'est pas réalisé dans des conditions favorables, trop d’humidité par exemple.
La présence de ravageurs et le niveau des populations, notamment les limaces, doit également inciter à élever la dose de semis. Enfin, les risques de dégâts d’oiseaux et la sécheresse qui imposent de placer la graine à 3 ou 4 cm de profondeur, compliquant la levée, impliquent également de semer plus dense.
Blés hybrides : un cas à part
La densité moyenne de semis pour les blés hybrides avoisine 140 grains par unité de surfaces. Pour ces variétés, la dose de semis est donc bien inférieure à celle des blés conventionnels (268 grains par mètre carré en moyenne). Leur potentiel élevé de tallage, la fertilité supérieure de leur épi, mais aussi le coût de la semence expliquent cet écart. |
Pour en savoir plus…
- La densité de semis des céréales, le livre blanc de l'Université de Gembloux
- Conseils pour bien régler son semoir, par Perspectives Agricoles
- Consultez les fiches variétés blé d'Arvalis
- Choisir des variétés de blé tendre selon la résistance aux maladies, par Arvalis
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