L’apport d’engrais starter au semis de maïs fait partie intégrante de l’itinéraire technique de la culture. Composition, dose, positionnement… qui dit classique ne signifie pas forcément évidente. La pratique demande de respecter des conditions d'application bien précises. Mais le jeu en vaut la chandelle pour bénéficier d'une levée efficace et homogène.
Levée homogène, vigueur au démarrage… Le maïs ne fait pas exception à ces objectifs visant à réduire la période critique d'exposition aux aléas climatiques et aux ravageurs. Mais ce qui est vrai pour tout semis relève, ici, d’une mise en œuvre adaptée aux besoins du maïs.
Plus développé dans le sud-ouest de la France, l'emploi d'un engrais starter au semis de maïs grain présente un fort intérêt pour sécuriser l'implantation de la culture et éviter de futures pertes de rendement. Quelle que soit la génétique de la variété de maïs choisie (lignée pure, variétés hybrides).
Pour bien lever, le maïs aura surtout besoin de phosphore, l’apport d'azote et de potassium ne devant cependant pas être négligé. L'enjeu est d'éviter non seulement un démarrage trop mou mais également hétérogène, qui pénalise le rendement de 5 à 9 %.
C'est là que l'affaire se complique car un apport classique ne suffira pas. Le faible développement racinaire aux premiers stades de la plante impose une localisation précise de l'engrais starter, qu'il soit apporté sous forme solide ou liquide.
Dans le cas du maïs, l'homogénéité compte autant que la vigueur au départ.
Phosphore seul, engrais binaire (N+P ou P+K) ou ternaire (N+P+K), le choix dépend du bilan de chaque parcelle, mais aussi des conditions de semis. Si le semis est précoce et le sol froid, l'apport "starter" s'avère incontournable, même avec une analyse de terre favorable.
Le phosphore (P) est un élément essentiel aux premiers stades de la croissance du maïs (entre 3 et 8-10 feuilles). La culture du maïs en réclame 45 kg/ha.
Les besoins en phosphore des maïs grain, maïs doux ou maïs fourrage à destination de l'alimentation animale sont souvent faibles à moyens. Mais la culture peut présenter des carences aux stades les plus précoces de son développement (entre 3 et 10 feuilles).
Le phosphore est généralement peu disponible car peu mobile, d'où l'intérêt d'une fertilisation localisée pour l'apporter au plus près des racines, qui se contentent d'abord d’aller puiser dans l’espace situé autour de la ligne de semis.
Si l'analyse montre un taux de P satisfaisant, l'application "starter" ne sera pas utile. Si le taux est moyen, un apport "starter" suffit. Mais s'il est faible, quelles que soient les conditions, la fertilisation "starter" sera complétée par un apport en plein.
Le maïs a besoin de 135 kg/ha de potassium pour résister au stress hydrique, au froid et à la verse. Une quantité que peuvent rarement fournir les sols pauvres (sableux, filtrants) dont les réserves sont faibles.
Un apport au semis peut être nécessaire. Les parcelles, desquelles sont systématiquement exportées pailles et résidus (réservoirs à potasse), sont aussi à surveiller.
Phosphore disponible dans le sol | Conditions de sol difficiles |
Conditions de sol favorables |
très faible | Fertilisation localisée + apport en plein | Fertilisation localisée + apport en plein |
faible à moyen | Fertilisation localisée | Fertilisation localisée |
élevé | Fertilisation localisée | apport inutile |
Recommandations sur la localisation selon les conditions
Le bilan azoté montrera que, dans bien des cas, l'apport d'azote au semis de maïs n'est pas nécessaire. Les besoins de la culture sont encore faibles, les reliquats souvent présents et l'élément est mobile. Cependant, en cas de carence révélée, un premier apport sera avec un engrais starter binaire ou ternaire : N+P ou N+P+K. Il sera complété ensuite, le cas échéant, pour atteindre le total requis de 200 kg/ha (pour un rendement 10 t de grains/ha ou 15t de MS/ha).
La micro fertilisation localisée azote phosphore présente de nombreux bénéfices
Risque d'intoxication de la semence s'il est trop proche, risque qu'il ne soit pas mobilisable par les racines s'il est trop loin… L'application d'un engrais starter ne souffre pas l'approximation.
En parallèle, l'agriculteur doit veiller à la profondeur de semis et positionner un maximum de graines en contact avec la terre humide, pour assurer l'homogénéité de la levée.
Semences dans le frais, engrais à 5 cm sous la graine et à 5 cm de la ligne de semis.
Le "circuit fertiliseur" du semoir positionnera l'engrais "starter", sous forme liquide ou solide, à 5 cm sous la graine (à 9-10 cm de la surface) et 4-5 cm de la ligne de semis. Cette précision doit être maintenue sur tous les passages de semoir, pour que le rendement ne pâtisse pas de décalages de croissance.
Si l'application dans ces conditions n'est matériellement pas possible, certains micro granulés "starter" sont compatibles avec une application directement dans la ligne de semis, via le "circuit insecticide" du semoir.
Les repères fréquemment évoqués pour les apports de N et P en starter sont les suivants :
Lié à la localisation et au type de matériel utilisé, le calcul de la dose dépend des résultats d'analyse du sol (date des derniers apports et exportations), de la destination de la culture (grain ou fourrage) et du rendement visé.
Pour en savoir plus…
Alexandre de Spotifarm 🛰️