Pas de récolte sans maturité physiologique. Mais celle-ci ne permet pas à elle seule de décider du lancement de la moisson. Les conditions optimales de récolte conjuguent plusieurs critères.
La maturité physiologique reste incontournable. Pour l'évaluer, il faut interpréter correctement les repères disponibles. Pour la culture du maïs, elle est considérée comme atteinte lorsque le point noir se forme à la base du grain. C'est l'indicateur le plus connu. Il marque l'aboutissement de la migration des éléments de la plante vers les grains.
#maïs Konkordans à maturité point noir atteint (Vauclerc 51) prêt pour #kalizea ! pic.twitter.com/lvGbGcuYw9
— Sebastien Deraeve (@sderaeve) September 11, 2017
Mais les spécialistes mettent en garde contre la fiabilité de ce repère en cas de températures basses, qui ralentissent la migration et retardent la "rupture d'alimentation du grain". La durée du cycle de développement d'un maïs dépend, en effet, de l'efficacité avec laquelle le climat répond à son besoin en unités de chaleur. Plus la variété de maïs est dite "tardive", plus ce besoin est élevé.
Pour décider du moment de la récolte, il convient donc de connaître aussi le besoin précis de sa variété en sommes de températures et de suivre le cumul des degrés/jour à partir du stade d'apparition des fleurs femelles.
Plus j'attends, plus je bénéficie du séchage naturel et plus je maîtrise mes charges… Mais plus le grain est sec, plus je risque des pertes au champ et plus j'hypothèque mon rendement.
23 à 25 %, c'est le taux d'humidité considéré comme idéal pour récolter du maïs grain destiné à l'alimentation humaine. Mais pour l'atteindre, il faut dépasser sur pied la maturité physiologique, stade auquel l'humidité avoisine 32 %. Sachant que la norme de commercialisation requiert un taux inférieur à 15 %, l'objectif du séchage naturel, pour réduire les charges post-récolte, peut être poursuivi, dans certaines conditions, jusqu'à 19, voire 17 % d'humidité. Ainsi, il est possible de récolter au-delà de la maturité physiologique tant que l'appareil végétatif est en mesure d'assurer la viabilité du plant et que l'état sanitaire de la culture est bon.
Toute présence de moisissure ou signe de verse doit conduire à récolter sans plus tarder, car les gains de séchage seraient annulés par la perte en rendement.
Récolter le maïs au bon moment
Si l'état de l'appareil végétatif permet d'envisager le séchage au champ et une récolte plus tardive, les conditions climatiques doivent aussi être propices. Plus le temps est chaud et sec, plus le séchage est efficace : de – 0,3 à – 1 % d'humidité par jour. Enfin, fort logiquement, plus le semis aura été précoce, plus les chances de bénéficier du séchage naturel sont élevées (la culture aura achevé son cycle avant le raccourcissement des jours et la baisse des températures).
Pour affiner encore le raisonnement, il faut regarder aussi du côté des caractéristiques variétales et des performances mécaniques. Ainsi, plus la variété implantée est résistante à l'égrenage et plus les performances de la moissonneuse sont élevées, plus la culture peut être récoltée tardivement et bénéficier d'un séchage au champ, avec une perte de rendement maîtrisée.
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