Itinéraire cultural simplifié du blé tendre (France Agricole)
Concurrence, ravageurs, maladies… nombreux sont les dangers qui guettent le blé à différentes étapes de sa croissance. Limaces à la levée, septoriose en sortie d'hiver, pucerons à la floraison ne sont que trois exemples parmi d’autres. Le repérage des stades, au fil des saisons, et la connaissance des risques associés aident à évaluer le timing et l'intensité des interventions à réaliser et limitent les pertes de rendement.
Entre la germination et la levée, facilement observables, la sortie de terre des jeunes pousses est prometteuse, à condition de veiller au salissement. Dès la germination des graines et jusqu'au stade trois feuilles, l’attention se portera sur la présence éventuelle de pucerons, mais aussi de limaces, pouvant provoquer des dégâts immédiats et irréversibles.
Dès la germination, températures douces et humidité doivent inciter à la plus grande vigilance. Les limaces sont de sortie ! En cas de précédent colza, l'effet "diversion" des repousses peut fonctionner. A défaut ou en complément, l'épandage de granulés sera nécessaire.
Contre l'invasion végétale, un traitement herbicide en prélevée limite déjà le salissement. Mais, en fonction de la pression des adventices, un passage en post-levée peut s'avérer nécessaire en novembre, pour éviter que la concurrence ne prenne le dessus.
Au stade de la levée (plantules bien verticales), c'est la présence éventuelle de cicadelles qu'il faut détecter, pour éviter les viroses. À 2-3 feuilles, un vol de pucerons, vecteurs de jaunisse, peut appeler une dose adaptée d'insecticide, quand au moins 10 % des pieds sont atteints.
Ces interventions précoces permettent au blé tendre d'affronter l'hiver et d'évoluer lentement du stade trois feuilles (sortie d'automne) au stade plein tallage, soit trois à sept talles (en fin d'hiver).
Le stade épi 1 cm figure parmi les plus stratégiques. Il est atteint au début du printemps, mais parfois plus précocement, quand la fin d'hiver est clémente. Il ne se détecte pas à l'œil nu, mais en incisant le maître-brin à sa base.
Le stade épi 1 cm est considéré comme atteint lorsque, dans un champ de blé, le haut de l'épi, alors en formation dans la tige, est à 1 cm environ du plateau de tallage pour 50 % des individus d’un échantillon représentatif, soit une vingtaine de pieds.
D’épi 1 cm au stade 2 nœuds, le blé vit la phase de montaison. Les stades repérés par les nœuds marquent la progression de l'épi dans la tige. En fonction des variétés et de leur précocité, ces stades peuvent être atteints en fin d'hiver ou au début du printemps.
Plus l'hiver aura été doux et humide, plus la surveillance au stade de la montaison doit être sérieuse :
Conduite de cultures : repérer les stades du blé pour intervenir au bon moment
La montée de l'épi dans la tige s'achève au printemps par les stades gonflement et épiaison. Des stades qui voient l'épi enfler en bout de tige et sortir à l'air libre. Une étape qui précède la floraison, visible à l'œil nu, quand les étamines sortent des épillets. Celle-ci intervient au printemps, plus ou moins tardivement en fonction de la variété et de la date de semis.
Ces dernières étapes sont cruciales pour le rendement !
Plus le stade de la montaison aura été exposé à la pluie, plus la culture aura été soumise à la pression de la septoriose, que nul ne doit sous-estimer. Ses effets peuvent être tels, qu’un traitement préventif, au stade 2 nœuds, reste conseillé.
Les vols de pucerons doivent être surveillés de près de la floraison jusqu'au stade grain pâteux-laiteux. Une attaque peut entamer le potentiel de photosynthèse des feuilles et les prélèvements de sève dégrader les épis. Le stade pâteux se reconnaît en pressant le grain de blé entre ses doigts.
Un dernier risque fongique guette, et pas des moindres ! La fusariose s'attaque aux épis. Lié notamment à la manière de gérer les résidus végétaux, le risque doit être évalué selon sa conduite de la culture et pris d'autant plus au sérieux que le temps est humide à l'heure de l'épiaison puis de la floraison.
Après tous ces tours de champs, ces observations précises et ces interventions bien calibrées, c'est l'heure de la maturité. Tout est déjà joué. Le grain passera par les stades pâteux, pâteux mou puis dur, pour arriver à maturité complète. Suivra la phase de sénescence, synonyme de détachement des grains de blé mûr, appelant la récolte.
Pour en savoir plus…
Alexandre de Spotifarm 🛰️