L'azote est un élément essentiel pour la croissance des plantes, notamment pour les céréales d'hiver comme le blé, l'orge et le triticale. Il est indispensable pour les céréaliers français de comprendre les différentes formes d'azote disponibles et de choisir la plus adaptée à leurs besoins. Apporter la bonne forme d'azote et au bon moment peut significativement influencer le rendement, la qualité des grains et la rentabilité de votre exploitation.
Dans le contexte actuel, les céréaliers sont face à un défi majeur cette année : comment adapter votre stratégie d'apport d'azote en fonction des conditions économiques et techniques actuelles ? Il devient impératif de raisonner en termes économiques lors du choix de la forme d'azote à utiliser. Les dynamiques de prix et de valeur fertilisante seront déterminantes dans ce choix.
Les nitrates d'ammonium contiennent à la fois de l'azote nitrique et ammoniacal. Ils sont rapidement disponibles pour les plantes et peuvent être utilisés à différents stades de la croissance des céréales.
Malgré une efficacité optimale de ce type d' engrais azoté, il nécessite une grande quantité d'eau pour être valorisé par la plante. De plus, il présente un risque élevé de lessivage, en particulier dans les sols sableux.
L'urée est une source d'azote organique solide qui contient environ 46 % d'azote. Elle est largement utilisée en raison de sa haute teneur en azote et de son coût relativement faible.
Les formes uréiques sont susceptibles de subir des pertes par volatilisation, surtout lorsqu'elle est appliquée à la surface du sol sans incorporation. Cependant, des additifs peuvent être ajoutés au dosage de l'urée pour minimiser ce phénomène.
Bien qu'un peu plus lentes à agir, l’urée peut être une option économiquement viable.
Il s'agit de mélanges liquides d'urée et de nitrate d'ammonium. Elles combinent les avantages et les inconvénients de ces deux sources d'azote, mais peuvent être plus faciles à appliquer avec précision grâce à l'équipement moderne.
Moins courante dans certaines régions, elle s'avère être un bon compromis, surtout lors de la reprise de la végétation.
Ces produits sont conçus pour minimiser les pertes d'azote par volatilisation et lessivage. Ils peuvent être un peu plus coûteux que d'autres formes d'azote, mais offrent des avantages en termes d'efficacité et de durabilité.
Au vu du contexte économique actuel, il est essentiel de prendre en compte non seulement le coût direct de l'azote, mais aussi sa valeur fertilisante.
Repensez la dose d'apport
Arvalis a mené une étude intéressante cette année, en tenant compte des prix actuels de l'azote. Leur recommandation est claire : pour compenser l'écart de prix, il faudrait diminuer la dose d'azote de 20 à 40uN.
Valorisation des effluents
Si vous utilisez des effluents, assurez-vous de leur bonne valorisation. Optimisez les apports et faites des analyses de sève pour déterminer la quantité d'azote réellement absorbée.
Optimisation des apports azotés
Créer une bande surfertilisée en début de croissance peut vous aider à anticiper le premier apport. De plus, il est crucial de synchroniser vos apports avec les précipitations pour maximiser la valorisation de l'azote.
La modulation intraparcellaire à l'aide d'outil de pilotage comme Spotifarm est également un moyen d'optimiser l'azote en fonction de l'hétérogénéité et du potentiel de vos parcelles.
Stimulez la photosynthèse
Ne négligez pas la fertilisation soufrée. Pour une valorisation optimale de l'azote, il est recommandé d'apporter 1 unité de soufre pour 5 à 6 unités d'azote, notamment sur le blé. Cette fertilisation doit être faite assez tôt.
Le rôle du molybdène
Ce nutriment peut améliorer la valorisation de l'azote. Un apport de 20 g/ha peut optimiser l'efficience de l'azote dans certaines parcelles. Les analyses de sève peuvent aussi guider les apports en oligo-éléments.
Analysez vos sols
La première étape pour déterminer la meilleure forme d'azote est d'analyser vos sols et de faire des reliquats. Les sols argileux retiennent mieux l'azote que les sols sableux, réduisant ainsi le risque de lessivage.
Prenez en compte le climat
Dans les régions où les précipitations sont élevées pendant la saison de croissance, les pertes d'azote par lessivage peuvent être importantes. Dans ces cas, il peut être préférable d'utiliser des engrais à libération lente ou stabilisés.
Valorisez votre matériel
Si vous disposez d'équipement d'agriculture de précision pour l'application d'azote liquide, vous pourriez être plus enclin à utiliser des solutions azotées. D'un autre côté, si votre disposez d’un bon épandeur d’engrais, il sera intéressant de le valoriser avec des applications solides, l'urée ou le nitrate d'ammonium pourrait être plus approprié.
Il est clair que cette année, plus que jamais, une stratégie réfléchie et adaptée à la situation économique actuelle est nécessaire pour assurer une production céréalière efficace et rentable. Le choix de la forme d'azote à apporter sur les céréales d'hiver est crucial pour maximiser le rendement et la qualité tout en minimisant les impacts environnementaux. En considérant les caractéristiques de votre sol, le climat de votre région et votre parc matériel, vous serez mieux placé pour faire un choix éclairé.
Pour en savoir plus ...
Alexandre de Spotifarm 🛰️