Tour de plaine

Fertilisation : quand déclencher le dernier apport d'azote sur blé ?

Rédigé par Alexandre de Spotifarm | 22 mars 2021 05:59:00

Quand mettre de l'azote sur les blés ? C'est l'une des questions importantes de l’itinéraire technique de la culture. Qu'il s'agisse du deuxième, du troisième ou du quatrième, le dernier apport d'azote sur le blé ne se fait pas à l'aveugle. À cet égard, le diagnostic de nutrition et les cartes de modulation sont des outils d'aide à la décision précieux pour apporter ce dont la plante a besoin quand elle en a besoin.

Vaste sujet que la fertilisation des céréales, en particulier celle du blé, culture céréalière la plus répandue sur le sol français. Il s'est encore enrichi avec le développement de l'agriculture de précision et le recours aux cartes de modulation intra-parcellaire. Des outils d'aide à la décision utiles pour fixer, en connaissance de cause, le nombre de passages, les dates d’apport, la dose (voir nos conseils pour choisir le bon outil de pilotage de sa fertilisation)

Spotifarm, un OAD pour optimiser ses apports d'azote

L’enjeu est la valorisation optimale des engrais azotés, en particulier après le stade 2 nœuds et au gonflement de l’épi dans la tige. Le nombre d’apports, en donnée brute, est devient secondaire. Le dernier apport d’azote sur le blé peut ainsi correspondre à un deuxième, un troisième ou un quatrième passage.

 

Fractionner la dose d'azote : en combien ?

La fertilisation azotée du blé se fait généralement en 3 ou 4 apports d'azote. Le dernier apport ayant pour objectif de sécuriser le rendement et d'assurer un bon taux de protéines. 

  • Le fractionnement classique de la dose totale définie par la méthode du bilan azoté (balance entre besoins de la culture et fournitures d'azote, spécifique à chaque champ de blé) revient à prévoir trois passages : apport d'azote au tallage, puis à épi 1 cm et enfin après le stade deux nœuds.
  • Le fractionnement peut aller jusqu’à quatre apports, celui au stade épi 1 cm étant divisé en deux, avec un troisième passage au stade 2 nœuds et le dernier avant le gonflement de l’épi.

Nous nommerons "troisième apport" et "quatrième apport" azotés, ceux intervenant aux stades "2 nœuds" et "dernière feuille étalée", généralement appliqués après un premier au tallage et un deuxième au stade "épi 1 cm".

 

Les troisième et quatrième apports présentent le potentiel de valorisation le plus élevé, avec un CAU (coefficient apparent d'utilisation de l'azote par la culture) qui atteint 80 % en fin montaison.

Dernier apport d'azote sur blé : Quelle quantité pour sécuriser le rendement ?

Il est d'abord capital de s'assurer que l'apport précédent a été correctement valorisé (15 mm de pluie sont requis). Pour assurer rendement et la teneur en protéines, un dernier apport de 40 à 80 unités/ha peut être positionné au stade "dernière feuille étalée".

L’apport d’azote en blé tendre se fait généralement en trois fois. Vu la croissance des plantes en fin de cycle, le dernier passage est d’une importance capitale. Quand arrive le stade "2 nœuds", il est temps de s’en soucier, sans pour autant se précipiter.

La dose sera calculée à partir d’un diagnostic de nutrition azotée réalisé à "dernière feuille pointante". Il est d'autant plus utile que le besoin en azote varie en fonction des conditions climatiques de l'année.

L’analyse de prélèvements et l'imagerie satellite permettent aujourd'hui d'évaluer au plus juste les besoins de la culture au moment du troisième apport, y compris à l'échelle intra-parcellaire. Le lien avec une interface numérique dédiée permet de moduler en fonction des zones, selon les besoins et le potentiel.

 

Pour assurer une valorisation optimale de ce dernier apport azoté, il peut être intéressant de fractionner l'apport précédent. C'est le pilotage dit "en quatre apports".

Pourquoi fractionner l’apport d’azote en quatre apports ?

La fertilisation azotée en quatre apports établit un passage supplémentaire au stade "2 nœuds", entre celui au stade "épi 1 cm" et celui à "dernière feuille étalée". Il consiste à diviser la dose prévue au stade "épis 1 cm", par exemple, si les conditions sont trop sèches et venteuses. Le but est de limiter les pertes par volatilisation et de contrer les effets d'une météo peu favorable.

Les besoins du blé en azote aux stades de la montaison étant particulièrement élevés, pour accompagner une croissance exponentielle des plantes, l'enjeu est d'éviter le jaunissement, le dessèchement d'une partie des talles et une perte de rendement.

Certains outils de monitoring peuvent vous aider à repérer une baisse de vigueur du blé, liée à une faim d'azote, grâce à la télédétection. Les images satellites peuvent aussi mettre en exergue un excès d'apport qui provoquerait une "brûlure" d'azote visible sur l'indice NDVI.

L'image satellite, un allié précieux pour piloter sa fertilisation

Le pilotage en quatre apports a fait la preuve de son efficacité. Mais pour assurer alors l'efficacité du dernier apport, sous couvert d’un diagnostic de nutrition azotée au stade "dernière feuille étalée", l’apport d’azote à la montaison doit être réalisé au plus tard au stade deux nœuds.

 

Pour en savoir plus… : 

Alexandre de Spotifarm 🛰️