Colza associé : un levier agronomique gagnant affiné grâce à la pesée

Cultiver un colza plus robuste, moins dépendant des intrants et mieux adapté aux aléas climatiques, c’est possible grâce à l’association de légumineuses compagnes.

Le colza associé, en plein développement dans les régions de grande culture, repose sur un principe simple mais efficace : semer le colza avec une ou plusieurs espèces gélives pour en tirer un triple bénéfice agronomique, économique et environnemental.

Dans cette stratégie, la pesée de colza associé à l’automne reste une étape-clé, permettant de piloter finement la fertilisation, même sous couvert.

Associer le colza pour gagner en résilience

En associant dès le semis le colza à des légumineuses annuelles comme la lentille, la féverole, le trèfle d’Alexandrie ou la vesce, plusieurs objectifs sont visés :

• Améliorer l’implantation grâce à un effet brise-vent et à une meilleure structuration du sol par les racines des compagnes.
• Favoriser la nutrition du colza par un effet potentiel de transfert d’azote des légumineuses vers la culture principale.
• Réduire la pression des adventices via une couverture rapide et concurrentielle de l’inter-rang.
• Limiter les dégâts d’altises et d’autres ravageurs d’automne, en perturbant leur reconnaissance visuelle de la culture.

Ces bénéfices, validés par les réseaux d’essais (notamment Terres Inovia et les Chambres d’Agriculture), sont particulièrement marqués dans les situations pédoclimatiques difficiles : semis tardifs, sols séchants, ou présence historique de bioagresseurs.

Conduite technique du colza associé

L’implantation d’un colza associé repose sur un ajustement fin du mélange. En général, 20 à 30 kg/ha de graines compagnes sont intégrés au semis, en plus du colza. La réussite passe par :

• Une date de semis précoce, favorisant la croissance simultanée du colza et des compagnes.
• Un choix raisonné des espèces selon la région, les types de sol, et la gestion souhaitée du couvert (vitesse de croissance, gelivité, impact sur la concurrence).
• Un désherbage adapté, parfois simplifié par l’effet de concurrence naturelle du couvert, mais nécessitant une veille sur la sélectivité des herbicides.

Les légumineuses sont généralement détruites naturellement par le gel en hiver. En l’absence de gel, une destruction chimique ou mécanique peut être nécessaire, selon les conditions et le développement du couvert.

Crédit photo : https://www.terresinovia.fr/-/colza-semer-idealement-entre-2-et-4-cm-de-profondeur

Pesée de colza associé : un repère indispensable

L’introduction d’un couvert complice ne remplace pas les fondamentaux de l’observation agronomique. La pesée du colza associé reste une étape clé pour évaluer avec précision la biomasse de la culture, indépendamment du développement du couvert.

C’est un levier agronomique essentiel pour ajuster les apports d’azote, optimiser la fertilisation et garantir un bon démarrage printanier.

Sans pesée fiable, les décisions reposent souvent sur des estimations ou des observations visuelles, exposant à des erreurs de diagnostic. Cela peut entraîner des apports inadaptés, des pertes économiques ou un excès d’intrants, avec un risque environnemental non négligeable. Dans un contexte de météo incertaine et de pression réglementaire croissante, il devient indispensable de s’appuyer sur des données tangibles pour piloter la fertilisation.

Deux moments clés sont à cibler pour obtenir des repères utiles :

• À l’entrée de l’hiver, pour estimer la biomasse réellement constituée à l’automne,
• À la sortie de l’hiver, juste avant la reprise de végétation, pour ajuster au mieux les apports azotés.

👉 Même en présence d’un couvert, il est tout à fait possible de réaliser une pesée de colza associé directement sur Spotifarm,  

Pour en savoir plus… : 

• Pesée de biomasse colza entrée/sortie hiver avec spotifarm
• Le guide des ravageurs d’automne du colza
• Biomasse Colza : faire ses pesées entrée et sortie hiver par satellite